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de son plan, son initiative a porté ses fruits, puisqu’elle a démontré qu’il était non seulement possible mais nécessaire et urgent d’organiser des paroisses dans l’Agro romano. Son exemple a entraîné l’autorité ecclésiastique, qui a décidé la création de sept paroisses rurales : l’une d’elles est à la veille de fonctionner. Mais là encore se révèlent les inconvénients du latifundium : les propriétaires se font tirer l’oreille pour vendre leur terrain ; ils permettraient bien de construire les églises, mais ils ne voudraient pas se dessaisir du sol. Avec juste raison l’administration diocésaine veut être maîtresse chez elle ; de là des négociations difficiles et de longs retards. Ces mêmes difficultés, l’œuvre d’assistance religieuse les rencontre pour faire entretenir, restaurer ou agrandir les chapelles appartenant aux propriétaires.

On voit, par les exemples que nous venons de citer, quels obstacles apporte le latifundium à la bonne organisation des services publics. Ces obstacles ne sont pas insurmontables car il reste aux pouvoirs publics la ressource de l’expropriation, mais cette procédure est une source de complications, de dépenses et une cause de retards ; d’autre part, l’initiative des particuliers est souvent paralysée, car ils ne peuvent trouver un endroit où poser le pied librement. À vrai dire, toute la vie sociale dépend du bon plaisir des latifundistes ; ils pourraient faire le vide dans la Campagne

    ges auxquelles les eaux chaudes sulfureuses sont très favorables. Le curé belge de Bagni s’intéresse très vivement à cette culture : sous sa conduite les maraîchers ont planté une aspergerie dans les jardins du Vatican.