Page:Roux - La Question agraire en Italie, 1910.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion d’ouvriers romagnoles qui se sont fixés dans le pays assaini en obtenant de l’État des concessions de terres ; ils étaient une centaine formant trente familles. Les travaux d’aménagement et de défrichement du sol sont exécutés par la société, ainsi que le battage. Tous les trois ans, il y a une répartition du sol entre les familles ; les bœufs de travail appartiennent à la société. Cette coopérative ne bat que d’une aile, car la région ne semble pas encore susceptible de culture paysanne ; elle serait môme dissoute si le roi Humbert ne lui avait fourni des subsides.

Nous verrons plus loin qu’il existe des domaines collectifs sur le pourtour de l’Agro romano, mais ce sont des exemples de culture et de propriété communautaires qui se distinguent nettement des associations librement constituées dans un but spécial et déterminé. Les syndicats hydrauliques obligatoires entre propriétaires pour l’aménagement des eaux et l’entretien des fossés et des canaux sont une institution administrative soumise à un contrôle étroit des pouvoirs publics et qui ne peut pas être considérée comme une manifestation de solidarité privée.

Les services communaux. — Au point de vue administratif, l’Agro romano fait partie de la commune de Home qui, avec ses 208 000 hectares, est plus étendue que certaines provinces. Cette situation n’est pas sans inconvénient, car une grande ville comme Rome a des besoins très spéciaux et très différents de ceux de la campagne qui l’entoure. Il en résulte que celle-ci est un peu sacri-