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albert

Mais l’immortel serpent s’y glissait avec grâce
Au fond du lit dormant que la fange couvrait.
L’aurore de sa vie était encor limpide,
Mais un nuage noir qui montait du couchant
Annonçait un orage au fond du ciel livide,
Et l’ombre s’étendait sous son pas chancelant.

Ô mystère éternel de la nature humaine !
Atôme misérable au ciel même arraché !
Hélas ! qui d’entre nous sait toujours où le mène
Ce souffle de Dieu même à la fange attaché ?


II


à trente ans


Dans ce bal enivrant où les têtes fermentent,
Au milieu des danseurs dont les groupes serpentent,
Quel est donc ce jeune homme au front pâle et rêveur,
Muet comme un tombeau, froid comme une statue ?
La lampe de cristal, au plafond suspendue,
Semble seul attirer son œil observateur,