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LE CENTURION

Étudions d’abord le jugement du Sanhédrin.

Le crime pour lequel il a condamné Jésus, est d’avoir déclaré lui-même qu’il était le Messie, le Fils de Dieu. Mais cette affirmation solennelle de l’accusé n’était un blasphème que si elle était fausse.

Or, c’était là précisément la question à décider, et le Sanhédrin ne l’a pas même examinée. Tout le litige était là. Jésus s’est proclamé Fils de Dieu ; s’il ne l’était pas, il a certainement blasphémé, et mérité la mort, d’après la loi juive.

Mais s’il l’était, le Sanhédrin devait tomber à genoux devant lui, et l’adorer. Or, c’était le devoir de ce haut tribunal, composé de pontifes, de prêtres, de scribes, et de docteurs en Israël, qui attendaient la venue du Messie, d’examiner et d’étudier les titres que prétendait avoir Jésus à la filiation divine. En ne le faisant pas, ils commettaient un déni de justice.

Si quelqu’un est accusé de parjure devant un tribunal compétent, et s’il répond à l’accusation, en disant : « J’ai en effet affirmé sous serment le fait allégué dans l’accusation, et je l’affirme encore, parce que ce fait est vrai », quel sera le devoir du tribunal ? Évidemment, il devra dire aux accusateurs : « prouvez maintenant que le fait est faux ».

C’est la seule question qu’il s’agit d’examiner et d’instruire. Car, si le fait affirmé est vrai, il n’y a pas de parjure ; et c’est à vous, accusateurs, à prouver qu’il est faux.