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LE CENTURION

Jésus hâta le pas, en poussant un profond soupir, et bientôt ses compagnons et lui se trouvèrent en dehors des murailles, sur le versant oriental du mont Sion.

Ils longèrent l’enceinte, puis inclinèrent au nord vers la vallée d’Ophel.

Cà et là s’élevaient des tentes de feuillage, servant d’abri aux innombrables pèlerins venus de toutes les directions pour assister à la fête de Pâques. Mais tous ces visiteurs étrangers étaient déjà endormis sans doute, car les seuls cris que l’on entendait, étaient les bêlements des agneaux destinés aux sacrifices du lendemain.

Pauvres agneaux, eux aussi pressentaient le sort qui les attendait. Leur dernier jour était venu, et c’est en vain hélas ! que leur sang serait versé.

Car les sacrifices de l’ancienne loi seraient désormais sans efficacité ; et c’est le sang du véritable agneau qui serait répandu le lendemain pour le salut du peuple.

Les apôtres comprenaient-ils ce grand mystère qui allait s’accomplir, et l’ineffable sacrifice qui allait remplacer les anciens ? C’est douteux.

De vagues rumeurs leur arrivaient maintenant de la vallée de Josaphat, vers laquelle ils descendaient ; et les flancs du mont des Oliviers leur apparaissaient comme une ville de tentes. C’étaient d’autres campements de pèlerins étrangers.