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LE CENTURION

l’on se disait qu’il serait le digne continuateur des Hillel et des Gamaliel.

Ce fut donc avec un intérêt marqué qu’on prêta l’oreille à son discours.

Il déclara d’abord que le messianisme ne serait pas seulement une évolution religieuse, mais qu’il serait aussi une évolution politique, graduelle et pacifique.

Cependant, cette seconde mission du Messie était, à son avis, moins certaine que la première. Les textes prophétiques à ce sujet ne concordaient pas, et semblaient même se contredire.

Les uns représentaient le Messie comme un roi conquérant, les autres comme un homme méprisé, outragé, abaissé, persécuté, soumis à toutes sortes d’humiliations et de douleurs.

Donc, Onkelos croyait que la principale mission du Messie serait de renouveler le judaïsme antique, et d’infuser des idées nouvelles dans les croyances anciennes.

— « Vous connaissez, Sanhédrites, mon attachement profond et inébranlable au monothéisme judaïque ; et vous savez avec quelles convictions ardentes j’ai renoncé au polythéisme de mes pères.

« Mais vous n’ignorez pas non plus mon admiration pour les grands philosophes de la Grèce. Socrate et Platon ont légué au monde des vérités fondamentales que toutes les nations devraient accepter comme le plus haut sommet que l’esprit