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LE CENTURION

Dieu a parlé à Moïse, mais celui-ci, nous ne savons d’où il est.

— « Voilà qui est bien étonnant, reprit le nouveau disciple de Jésus, que vous ne sachiez d’où il est, quand il m’a ouvert les yeux.

« Dieu n’écoute point les pécheurs, et jamais on n’a ouï dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né. Si celui-ci n’était pas de Dieu, il ne pourrait pas faire cela. »

C’en était trop. Les Pharisiens rageaient, et ils eurent recours au dernier argument de ceux qui ont tort, l’injure :

— « Tu es né tout entier dans le péché, et tu oses nous enseigner ! »

Alors ils le firent jeter à la porte du Temple.

— Docteur Gamaliel, dit Camilla, je vous remercie du fond du cœur. Votre récit m’a remuée profondément.

— C’est vraiment émouvant, ajouta Caïus.

— Mais il y a une suite, dit Nicodème, un épilogue, que vous ne connaissez probablement pas, Gamaliel.

— Non, je ne sais rien de plus.

— Eh ! bien, voici ce qui s’est passé ensuite : « Chassé du Temple, l’heureux miraculé s’en allait dans la rue, lorsque Jésus de Nazareth le rencontra. Il l’arrêta, et lui dit : « Crois-tu au Fils de Dieu ? » Il répondit : « Qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui ? »

— Tu l’as vu, reprit Jésus, c’est lui-même qui te parle. — Je crois Seigneur, répondit sans hésiter