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DISCOURS

de

L’HONORABLE JUGE ROUTHIER




La tempérance et les destinées du Canada
Monsieur le Président,[1]
Messeigneurs,[2]
Mesdames,
Messieurs,

Dans un de mes séjours à Paris, j’ai vu jouer, à la Comédie-Française, le célèbre drame d’Œdipe-Roi, et mon souvenir me remet en ce moment sous les yeux la scène pleine de grandeur et de beauté qui en est le début. Elle se passe dans la ville renommée de Thèbes, sur la place publique. Tout le monde y est assemblé autour d’un autel, d’où montent vers le ciel des nuages d’encens en face d’un majestueux portique aux colonnes de marbre, où le roi Œdipe vient d’apparaitre plein de magnificence.

Qu’est-il arrivé dans la vieille cité de Cadmus, et pourquoi ce grand rassemblement, où sont venus se mêler au peuple les chefs politiques, les hommes de guerre, les magistrats, les prêtres et même le roi ?

Ce n’est pas une fête nationale que l’on y célèbre ; ce n’est pas un spectacle de réjouissance publique, car on n’entend dans la foule que des plaintes, des sanglots et des pleurs. C’est une calamité publique qui a provoqué ce grand mouvement populaire, et quand le prêtre de Jupiter prend la parole en s’adressant au roi,

  1. Mgr Paul-Eugène Roy, Auxiliaire de Québec.
  2. NN. SS. I., N. Bégin, archévêque de Québec. Touchet, évêque d’Orléans, Kopque, évêque du Luxembourg, Labrecque, évêque de Chicoutimi