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lisé un million, auquel il suffirait de joindre un octroi de terres d’égale valeur, pour payer la construction du chemin de fer de Québec au Lac St Jean.

Mais supposé qu’une semblable taxe fût jugée onéreuse pour les contribuables ; où serait le mal si cette imposition les forçait à diminuer un peu leurs dépenses ? Où serait le mal si les hommes devenaient plus sobres et les femmes plus modestes ? Où serait le mal, si cet impôt devenait un frein au luxe qui nous envahit et nous ruine ?

Messieurs, vous avez des femmes et vous avez des filles. — Ici, je m’adresse à tous les habitants de la Province de Québec. — Calculez ce qu’elles vous coûtent par an en superfluités de tout genre, et vous verrez que le pire des despotes, celui qui impose à ses sujets les taxes les plus onéreuses, c’est la Mode !

Eh bien ! messieurs, proposez à ces Dames de secouer le joug de ce tyran une fois seulement tous les cinq ans, et de donner l’impôt qu’elles lui paient trop fidèlement, à l’œuvre de la colonisation. Elles ont de la vertu, du patriotisme, du dévouement — c’est le propre des femmes d’être dévouées — elles accueilleront votre proposition avec faveur.

Faire de la résistance… je ne dirai pas à leurs maris, mais à quelqu’un ou à quelque chose, leur plaît toujours, surtout à celles qui ont lu des ro-