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territoire, ni revenus, et qui cependant réussi à faire face à des dépenses considérables au moyen d’un tribut volontaire et presque insignifiant qu’on appelle le denier de Saint Pierre. Tout le secret de ces admirables résultats est dans la puissance de l’association. On l’a dit des millions de fois : l’union fait la force, et l’association fait la richesse.

Eh bien ! messieurs, associez à l’œuvre du rapatriement, du chemin de fer au Lac St. Jean et de la colonisation en général, toute la population de notre Province. Imposez une taxe spéciale et directe que vous appellerez le denier de St. Jean Baptiste ou le denier de la patrie. Statuez que cet argent ne sera pas employé à d’autres fins. Basez cette taxe sur les rôles d’évaluation des municipalités, et faites-la collecter par vos percepteurs du revenu.

Le peuple pourrait-il se plaindre d’un impôt dont l’objet serait précisément de lui venir en aide ? Ne le paierait-il pas au contraire avec satisfaction quand il songerait que cet argent est destiné à faire revenir ses filles des manufactures étrangères, et à procurer à ses fils des établissements sur le sol de la patrie.

Au reste, cette taxe ne serait pas onéreuse. Nous comptons plus de deux cent mille familles dans la Province de Québec. Un seul dollar par famille formerait un revenu annuel de plus de deux cent mille piastres, et dans moins de cinq ans vous auriez réa-