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Du travail et du pain.


Voilà ce qu’ils vous demandent, et ce qu’il faut absolument leur donner.

Nos manufactures ne pourront en recevoir qu’un petit nombre. Il faut encourager, favoriser par tous les moyens l’établissement de nouvelles industries afin qu’un plus grand nombre de bras y trouvent de l’emploi. Mais quel que soit le progrès que vous réalisiez sous ce rapport, il ne faut pas que l’industrie accapare la majorité des travailleurs.

C’est donc vers l’agriculture que vous devrez diriger ce courant d’immigration canadienne, et pour atteindre cette fin, il faudra multiplier les facilités et les avantages à l’entrée de cette carrière.

Nous avons des terres en abondance. Ne les vendez pas, mais donnez-les aux immigrants à certaines conditions qui les empêcheront de les ruiner et de les abandonner ensuite.

Si cet encouragement ne suffit pas, allez plus loin, et payez une prime au colon pour chaque arpent de terre inculte qu’il mettra en état de culture, et pour la maison ou la grange qu’il bâtira sur son lot.

Car, ne l’oubliez pas, messieurs, l’agriculture est la grande nourrice des nations, et c’est elle qu’il faut protéger avant tout. On exalte l’industrie, et c’est