Page:Routhier - Festival des fêtes cardinalices, 1886.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.

leurs secours, leurs serviteurs. Gouvernez pour servir. Ce n’est pas moi qui parle, c’est Saint Bernard.

Faites de nous une nation d’élite à la hauteur de la mission qui l’attend ; car la noble mission du Canada n’est pas une chimère.

Le 19ième siècle est un siècle de transition où la lutte du bien et du mal est indécise ; mais le 20ième siècle verra le triomphe du bien. Quand les peuples auront fait l’expérience de toutes les théories scientifiques et de toutes les utopies politiques du jour, quand ils auront côtoyé tous les abîmes et subi tous les désastres, ils se retourneront vers la vérité chrétienne et l’acclameront.

Or, dans cet avenir glorieux qui se prépare, l’Amérique et, plus particulièrement notre patrie, devront jouer un grand rôle. Préparez-nous pour cette grande mission de la France d’Amérique dans l’avenir du monde.

N’oubliez pas d’ailleurs que le principal caractère de l’Église dont vous êtes les chefs est l’universalité. Non-seulement elle prétend remplir toute la durée des temps, mais elle veut envahir tout l’espace et conquérir toutes les nations.

Votre apostolat universel s’est manifesté dès le Cénacle qui fut ébranlé par un grand vent, et dans lequel des langues de feu descendirent sur la tête des hommes choisis dont vous êtes les continuateurs.

Or, le grand vent, c’est le messager qui porte au loin sur ses ailes la parole évangélique ; c’est la force qui conduit les navires à travers les océans, et qui va répandre sur les terres lointaines les germes des plantes et les semences de la vérité.