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Son Excellence, mais il y avait huit jours qu’elle avait laissé Clandeboye en route pour l’Écosse.

J’ai hâte d’arriver à Dublin, mais il faut bien aller voir Armagh, en passant.

La plus ancienne ville d’Irlande, et la première évangélisée par Saint-Patrice, qui en fut le premier évêque en 432, diminue au lieu de grandir. Bâtie sur une colline, au milieu d’une grande vallée, elle s’élève de tous les côtés comme les gradins d’un amphithéâtre. La colline a deux sommets qui sont couronnés par deux cathédrales, l’une catholique et l’autre protestante, qui semblent se regarder par dessus la ville, et qui lui donnent un aspect très-pittoresque.

Le temple protestant était jadis catholique, et il a conservé quelque chose de la vie qui anime les œuvres catholiques. C’est avec vénération que nous retrouvons dans la crypte quelques pans de vieux murs qu’on assure être les fondations de la première église bâtie par Saint Patrice sur le sol irlandais.

On y conserve aussi une énorme croix de pierre brute que le saint y avait plantée.

Armagh, avec ses souvenirs antiques, et ses deux grandes cathédrales qui la dominent et qui symbolisent si bien le dualisme religieux et l’éternel antagonisme des catholiques et des protestants dans ce pays, présente au touriste une image fidèle de toute l’Irlande et un résumé de son histoire.

Une grande figure de son passé, outre Saint Patrice,