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lourdes et noircies ont caché les plus grandes infortunes et les plus énormes forfaits. Lorsque Milton décrivait son enfer, sans doute il venait ici chercher des images.

La Tamise baigne les pieds de la Tour et inonde ses fossés. Lorsque la nuit les enveloppe toutes deux d’ombre et de silence, elles doivent se raconter de lugubre histoires, en écoutant, les plaintes et les gémissements des condamnés.

Conduire le lecteur à travers le labyrinthe de cours, de ponts-levis, de poternes, de remparts, d’escaliers, de corridors, de salles et de cachots que nous avons visités deviendrait fastidieux et nous ne l’entreprendrons pas.

Les tours elles-mêmes et leurs portes sont fort nombreuses, et les énumérer toutes n’intéresserait guère. Mentionnons cependant :

La Tour Blanche qui forme un bloc central de hautes murailles d’environ 100 pieds carrés, surmonté de tourelles à ses quatre coins, et dans laquelle on entre par la porte du lion ; là mourut empoisonnée par le roi Jean l’intéressante Maud Fitzwalter qui avait méprisé et repoussé de royales amours.

La Tour de la Cloche où furent emprisonnés le célèbre évêque Fisher, et Lord Nithsdale qui s’évada, grâce à l’adresse et au dévouement de sa noble femme, dont il revêtit les vêtements.

La Tour St Thomas sous laquelle s’ouvre la porte