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voyageurs ressemblaient tous au chevalier de la Triste Figure.

Ah ! c’est ici que j’exècre les chemins de fer. Je les trouve laids partout, mais au moins dans les autres pays du monde ils sont commodes, et ils vont vite. En Espagne, ils n’ont pas même cet avantage.

Ailleurs l’on peut dire que le progrès moderne fait des choses bonnes et utiles ; mais de belles choses, non. Le Beau est en décadence partout, et les voyages ont pour objet d’en contempler les ruines. Sans doute, on réussit encore à atteindre le joli, mais il vaut ce qu’il coûte, c’est-à-dire peu. Tout est à bon marché, parce que tout est faux. En fait de sentiments, comme en fait de bijoux, c’est le plaqué qui domine.