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À MADRID

La capitale de l’Espagne. — La Puerta del Sol et ses flâneurs. — Les fumeurs en Espagne. — Le Musée du Roi. — Le Buen Retiro. — L’Armeria. — Le réveil de l’Espagne.

La capitale de l’Espagne est la moins espagnole de toutes ses villes, et ce qu’on appelle le progrès moderne l’assimile de plus en plus aux autres villes européennes.

Sa population dépasse 600 000 habitants, ses rues s’élargissent pour y installer des tramways, ses maisons se multiplient, sa cuisine se perfectionne ; elle a son Hôtel de Paris et son Grand Café de Paris. Mais on chercherait en vain dans toute son étendue un seul édifice vraiment monumental.

Je ne vous décrirai donc pas ses églises : aucune n’est remarquable. Je ne puis pas vanter son palais : il n’est qu’un vaste bloc carré sans style.

Ses boutiques sont assez pauvres, ses hôtels ne sont guère bons, son climat est détestable, en décembre.

La Puerta del Sol, où se trouve mon hôtel, et qui est le vrai centre de Madrid, est une place irrégulière, entourée d’édifices sans architecture, de cafés sans luxe, et de vitrines de province. Elle mérite cependant son nom, parcequ’elle est bien la porte par laquelle le soleil entre dans Madrid.