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Joaquin Estebanez, Ayala qu’on appelle l’héritier de Calderon, et Echegaray ?

Où trouverait-on des écrivains humoristiques supérieurs à Miñano, à Mesonero, et à Larra, l’infortuné jeune homme, qui, après avoir écrit tant de pages pleines de sarcasmes et de misanthropie, s’est livré au désespoir et s’est suicidé ?

Comment n’admirerait-on pas des romanciers comme Fernan Caballero, la Avellaneda, que l’on a comparée à George Sand, mais qui n’en a pas l’immoralité, Fernandez y Gonzalez, Miguel de los Santos Alvarez, Selgas, Antonio de Trueba, Antonio de Alarcon, et Valera ?

Don Juan Valera est né dans une petite ville de l’Andalousie. Son père était contre-amiral, et sa mère était marquise. Il eut une jeunesse un peu aventureuse, et fut attaché d’ambassade à Naples, à Dresde, à Petersbourg et même au Brésil.

En 1859, il entra dans la politique, fut élu député, et collabora au journal devenu fameux, El Contemporaneo. Depuis, il a été deux fois ministre, puis il a été envoyé comme plénipotentiaire à Francfort, et aujourd’hui il est sénateur, et professeur de littérature étrangère contemporaine à Madrid, dans une sorte d’université libre.

Deux de ses romans ont été traduits et publiés sous le titre « Récits andalous ». Ils sont très curieux et fort remarquables comme romans de mœurs andalouses et comme études psychologiques ; mais il a une teinte libérale assez prononcée, et ses principaux personnages n’ont pas toujours des mœurs édifiantes.

J’ai nommé quelques poètes dramatiques, mais il y en a d’autres.