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Marica.

Ce serait plaisant, nous aimant comme nous faisons.

Diego.

Marica, que dis-tu là ? Nous aimer, étant mari et femme ! Quelle folie !

Marica.

Mais alors, qui m’aimera ?

Diego.

Je ne sais pas, mais ce ne sera pas moi toujours ; je ne suis, Dieu merci, ni assez ridicule ni assez sot.

Marica.

Mais quand nous serons seuls, tu me détesteras ?

Diego.

Je ne crois pas que cela aille jusque là, mais je demanderai conseil…… »


Après quelques autres extravagances, dans lesquelles les deux époux montrent bien leur sotte vanité et leurs ridicules prétentions, ils reçoivent de Madrid une lettre de leur agent les informant que le marchand auquel Diego avait confié son argent pour le faire valoir, a fait faillite et vient de s’enfuir.

La leçon est rude d’abord ; mais elle est d’autant meilleure qu’après être revenus au train de vie qui leur convient, le notaire qui leur a apporté et lu la lettre de Madrid, leur avoue que la lettre est fausse, et qu’il les a trompés pour corriger leur orgueil.

Ils pardonnent ce vilain tour au notaire, et tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.