Page:Routhier - À travers l'Espagne, lettres de voyage, 1889.djvu/278

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 279 —

Le duel était alors un combat singulier, autorisé par les lois pour de justes causes, et qu’on accompagnait des formalités les plus solennelles, et d’un cérémonial très imposant.

Tout d’abord, l’autorisation de se battre était demandée à l’empereur, et le différend lui était soumis. Dans le cas mis en scène par Calderon, il est référé au Connétable, chef de la justice et capitaine général des troupes.

Le Connétable par l’entremise des parrains, tente une réconciliation, et, quand il constate qu’elle est impossible, il accorde le combat. Il a lieu sur la place du palais de Valladolid, en présence de l’empereur Charles-Quint et d’un grand nombre de chevaliers. Les deux champions jurent sur l’Évangile qu’ils ne se battent pas par haine, rancune ou vengeance, mais seulement pour soutenir leur honneur et le défendre.

Ils jurent de plus de combattre à armes égales, sans ruse, avec franchise et loyauté, sans avantage l’un sur l’autre.

Charles-Quint est assis sur un trône à l’extrémité du champ clos. Les hérauts d’armes se placent aux angles de l’estrade du trône. Aux pieds du roi, le connétable dans un fauteuil, avec une table devant lui et un missel.

À l’autre extrémité du champ clos, deux tentes où sont les duellistes avec leurs parrains et leurs suites :

Le Connétable.

« Que les quatre hérauts d’armes fassent faire silence. Que le premier publie le ban à haute voix.