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CALDERON

Carrières diverses. — Succès du théâtre. — Critique des mœurs de son temps. — Les Précieuses espagnoles. — L’honneur des hidalgos. — Le dernier duel en Espagne.La vie est un songe. — Jugements critiques.

La gloire artistique semble être un produit naturel de la grandeur militaire et politique d’une nation. C’est quand l’Espagne fut parvenue à l’apogée de sa puissance que les arts fleurirent chez elle avec un éclat extraordinaire.

Sur ce chemin couvert de lauriers et tout radieux de gloire que parcourt le monde civilisé pendant le seizième et le dix-septième siècle, l’Italie avait précédé l’Espagne, et l’Espagne précéda la France.

Cervantes, Lope de Vega, Tirso de Molina, et quelques autres génies espagnols parurent près d’un demi-siècle avant Corneille. Calderon naquit six ans seulement avant le grand tragique français.

Il y avait près de vingt ans que Lope de Véga travaillait pour le théâtre, et se couvrait de gloire, lorsque Calderon entra dans la même carrière. Il eut ainsi sur Lope l’avantage d’avoir un modèle, et il le surpassa.

Sa famille était d’ancienne noblesse, et son père, don Diego Calderon de la Barca, était secrétaire du conseil des finances.