Page:Routhier - À travers l'Espagne, lettres de voyage, 1889.djvu/266

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 267 —

tez-vous ? Le temps s’use dans ce retard. Allez ! un cheval vous attend sur lequel vous pourrez vous échapper ; un serviteur a tout l’argent nécessaire pour votre route.

Don Sancho.

Señora, laissez-moi baiser vos pieds.

Estrella.

Ce n’est pas le moment ; partez.

Don Sancho.

Je partirais plein d’un trop grand souci ; je veux savoir qui me délivre, pour savoir à qui je dois toute ma reconnaissance.

Estrella.

Je suis une femme qui ai pour vous de l’attachement ; j’ai votre liberté en mon pouvoir, et je vous la donne : allez avec Dieu.

Don Sancho.

Je ne sortirai pas de cette prison, si vous ne dites pas qui vous êtes, ou si vous ne vous découvrez pas le visage.

Estrella.

Je n’ai pas le temps de le faire.

Don Sancho.

Je veux vous payer ma vie et ma liberté : je veux savoir à qui j’ai une si grande obligation pour la reconnaître un jour.