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Don Sancho.

Épouser celle que j’aime est toute mon ambition.

Le Roi.

J’y pourvoirai. »

Le roi donne alors à don Sancho deux lettres scellées ; l’une est sa propre déclaration que c’est par son ordre que don Sancho a tué un homme coupable de lèse-majesté ; l’autre contient le nom de la victime désignée.

Don Sancho déchire la première, car la parole du roi lui suffit, et il emporte la seconde. Qu’on juge de sa douleur, quand il apprend en l’ouvrant que la victime désignée est son meilleur ami, le frère de sa fiancée.

Tabera vient le voir pour presser le mariage. Mais Sancho lui dit qu’il ne peut épouser sa sœur, le provoque en duel et le tue. Puis il se livre à la justice, et refuse de dire pourquoi il a tué Tabera.

En apprenant cette horrible nouvelle, Estrella va se jeter aux pieds du roi, et le supplie de lui livrer l’homicide. Elle veut être elle-même son juge.

Le roi lui accorde sa demande, et lui donne un anneau qui lui ouvrira la prison de don Sancho.

Elle y pénètre enveloppée dans une mante, et voilée de telle sorte que son fiancé ne la reconnaît pas.

Estrella.

« Je vous rends la liberté ; allez avec Dieu, Sancho Ortiz, sachez que j’use envers vous de clémence et de pitié ; allez avec Dieu : vous êtes libre. — Pourquoi vous arrêtez-vous ? que regardez-vous ? Pourquoi hési-