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Les serviteurs apportent alors un manteau, une couronne, une épée et des éperons, et le roi arme chevalier Garcia Tello, agenouillé devant lui :

Le Roi.

— Agenouillez-vous, Garcia Tello, aujourd’hui je vous arme chevalier… Écoutez avec attention à quoi ce titre vous oblige. Vous défendrez avant tout la loi de Dieu ; vous garderez la loyauté au roi et respect à la justice ; dans la guerre contre les Maures, jamais vous ne fuirez, parce que les hommes nobles reviennent vainqueurs ou meurent au champ de bataille ; vous combattrez en champ clos toutes les fois que vous y serez appelé pour vous défendre d’une accusation de trahison ; libre ou prisonnier vous garderez foi et hommage à votre souverain, et vous ne consentirez jamais à ce qu’on outrage une femme. Voilà, Garcia Tello, ce que vous devez jurer devant moi.

Garcia.

— Je le jure.

Le Roi.

— Eh bien, chevalier, recevez ces trois coups et relevez-vous………


Ainsi finit la pièce qui est très dramatique, et qui est remplie des plus nobles sentiments.

Lope de Véga a fait aussi beaucoup de drames héroïques, dont les sujets sont empruntés tantôt à l’histoire d’Espagne, tantôt aux chroniques italiennes.