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descendants des rois Goths. N’enlevez pas par crainte ou par suite de mauvais conseils une femme à son mari ; si vous voulez des vassaux honorez-les, car le vieux Tello a de l’argent, des armes et des chevaux ; faites attention que vous êtes maintenant un nouveau miroir dans lequel vos sujets vont se regarder ; ne le souillez pas, car il n’est pas d’un roi sage de commencer son règne par l’injustice et l’outrage. »

Le Roi.

Assez, Tello ; je vous ai entendu ; si j’ai enlevé ma sœur à votre fils, c’était pour qu’elle pût devenir comtesse de Castille lorsque son mariage serait rompu ; aujourd’hui je cède à la crainte de Dieu et je la rends à son mari. Remmenez-la donc, votre bon droit est clair, mais c’est à deux conditions.

Tello.

Vous faites ce que j’attendais de votre cœur héroïque.

Le Roi.

D’abord mon neveu restera avec moi.

Tello.

C’est juste.

Le Roi.

Je vous écrirai plus tard l’autre condition. »

Là-dessus le vieux Tello prend congé du roi, et peu de temps après on lui apporte une lettre qui lui