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Dona Violante.

C’est de la même monnaie ?

Don Juan.

Elle est même comparée à vos mérites qui valent toutes les richesses de San-Lucar.

Dona Violante.

Vous êtes généreux !

Don Juan.

Soyez aussi généreuse.

Dona Violante.

Comment ?

Don Juan.

En me donnant une main.

Dona Violante.

Une seule ?

Don Juan.

Cela suffit.

Dona Violante.

Regardez-les toutes les deux.

Don Juan.

Donnez-les moi.

Dona Violante.

Arri ! vous vous moquez.

Pour juger du mérite littéraire de ce dialogue, il ne faut pas oublier que la scène se passe en Espagne, au seizième siècle, et que l’art dramatique alors est à peine sorti de l’enfance.

Même aujourd’hui, avec tous les perfectionnements du métier on ne fait rien de plus léger, de plus vif et de plus spirituel. Mais je reconnais qu’on réussit mieux la plaisanterie grivoise ou obscène.