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L’ANCIENNE LITTÉRATURE ESPAGNOLE

Les poètes latins de l’Espagne. — Formation de l’idiome national. — Le romancero. — Romance du roi Rodrigue. — Le serment que le Cid fit prêter au roi Alphonse VI. — Un tour pendable de Roland. — Gaïferos et Melicenda. — Le marinier.

La littérature de l’Espagne est la plus nationale de toute l’Europe.

Elle est née sous la domination romaine, et elle fut, en conséquence, latine et païenne à son origine.

Fille de la tradition gréco-latine, elle subit néanmoins, même dans ses commencements, l’impulsion du génie national. Mais ses gloires, dans ces temps reculés, ne sont pas considérées comme espagnoles ; elles sont romaines. Ce sont les Sénèque, Lucain, Martial, Horus et Quintilien.

Quand elle devient chrétienne, elle produit des poètes tels que Juvencus et Prudence ; et elle range, à côté des Pères de l’Église latine, trois de ses enfants glorieux, Paul Orose, saint Léandre et saint Isidore.

Saint Isidore fut remarquable par ses vers d’abord, mais surtout par ses œuvres historiques et théologiques. Ces dernières devinrent même l’autorité par excellence, et la règle de l’enseignement en Espagne.