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dont l’histoire a constaté l’existence en France et en Allemagne.

Quand l’unité fut faite, l’Espagne grandit, et elle arriva à la plus grande puissance qui eut existé sur la terre depuis l’empire romain. Mais remontons à son origine, qui se perd dans la nuit des temps.

Parmi les éléments primitifs de la nationalité espagnole, on compte les Celtes, les Ibériens, les Phéniciens et les Grecs. Ces commencements sont plus ou moins enveloppés de nuages. Quand les Romains arrivent, la lumière grandit un peu, et la civilisation matérielle se développe. Mais la race indigène n’est pas absorbée par la conquête, et de temps en temps elle relève la tête. Viriathe qui n’est qu’un pâtre, et que les Romains appellent un brigand, est une personnification du génie de l’Espagne à cette époque.

Comme dans tous les pays, que les Romains ont tenus sous leur domination, ils ont laissé çà et là sur le sol Ibérique d’impérissables monuments. En même temps, la race celtibérienne donnait à Rome des illustrations et des gloires, à la Rome païenne des empereurs, des poètes et des philosophes, à la Rome chrétienne un pape illustre, Damase, et des martyrs.

Les Goths succèdent aux Romains. C’est alors que l’Espagne devient chrétienne, et que son clergé est considéré par l’Église comme un foyer de lumière et de vérité.

À la domination des Goths succède, je ne dirai pas la domination arabe, mais l’invasion des Maures ; car jamais