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du duc de Veragua, ou du marquis de la Merced, ou d’autres endroits renommés ; que les toreros sont en route, ou même rendus sur les lieux ; que le célèbre Frascuelo a été vu fumant tranquillement son cigare dans une allée de Las Delicias ; que les billets se vendent rapidement, et que la police a peine à contenir la foule impatiente aux portes des bureaux.

Enfin, le jour est arrivé, et le spectacle doit commencer à trois heures. Dès midi, toutes les rues qui aboutissent au cirque sont envahies par la foule, et par les riches équipages de l’aristocratie.

Vu du dehors, l’amphithéâtre est un vaste édifice circulaire, sans architecture, ni ornements, et sans fenêtres. Mais à l’intérieur, son aspect est imposant, et plein de vie. Dix mille, spectateurs y peuvent trouver place.

L’arène est immense, et entourée d’une double barrière en planches, qui sert de refuge aux toreros quand ils ne peuvent pas échapper autrement à la fureur des taureaux. Les domestiques et autres employés s’y tiennent aussi pendant le combat.

Au-delà de ces deux barrières s’échelonnent les gradins de pierre, au-delà des gradins, les loges, et sous les loges une triple rangée de sièges.

Il y a des loges somptueuses où prennent place les ministres, les ambassadeurs et tous les grands personnages, outre la loge royale. Elles sont toujours du côté du Cirque, qui est à l’ombre. Le côté où donne le soleil est moins dispendieux. L’arène a quatre portes,