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ENCORE À SÉVILLE

Souvenirs de l’Alcazar. Don Pedro le Cruel et Maria de Pudilla. — San-Telmo. — La maison de Pilate. — Le musée. — Zurbaran. — Les Serenos et la Sainte Vierge. — Chants de Noël.

Je reviens à l’Alcazar, et j’interroge ses souvenirs anciens. Mais, tout oriental qu’il soit dans son ensemble et dans ses détails, il ne peut rien me dire d’intéressant sur ses premiers habitants, les rois maures. C’est à peine si l’une de ses tours a gardé mémoire de saint Ferdinand, qui y planta sa bannière victorieuse après en avoir expulsé les fils du prophète.

Don Pedro, surnommé le Cruel, qui ne fit que restaurer ce palais, a voulu faire croire à la postérité qu’il l’avait bâti, et sur la frise du portique est gravée cette inscription en langue castillane :

« Le très haut et très noble et très puissant et très conquérant don Pedro, par la grâce de Dieu roi de Castille et de Léon, fit faire ces Alcazars et ces palais et ces portiques, ce qui fut fait dans l’ère de mil-quatre-cent-deux. »

La renommée que don Pedro a laissée dans ces appartements splendides est terrible, et l’une des cours n’a