« En vain l’Arno délicieux m’offrit ses rives émaillées de fleurs, asile des amours et de la paix. La plaine arrosée par le paisible Génil, disais-je, est plus fleurie ! Le séjour de la belle Grenade est plus doux ! Et je murmurais ces paroles d’une voix plaintive, et me rappelant la maison de mes pères, j’élevais mes tristes yeux vers le ciel.
« Quelle est donc ta magie, ton ineffable enchantement, ô patrie, ô doux nom, pour que tu nous sois si chère ! Le noir Africain, loin de son désert natal, regarde avec un douloureux dédain les champs verdoyants ; le grossier Lapon, ravi à sa terre maternelle, soupire après ses longues nuits et ses glaces éternelles ; et moi, moi à qui le destin bienfaisant a accordé la faveur de naître et de grandir sur ta terre bien heureuse, si comblée des dons de Dieu, aurais-je pu t’oublier, ô Grenade ! »