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d’un découvreur que je lus sur les murs : « Dans cette maison vécut et mourut le grand capitaine Gonzalve de Cordoue. »

Que d’autres gloires encore le nom de Grenade rappelle !

C’est ici que vécut saint Jean-de-Dieu, que Jean d’Avila convertit. C’est lui qui parcourait les rues de Grenade en s’arrachant les cheveux de douleur, à cause des péchés qu’il disait avoir commis. Il y fonda un hôpital, et il y recevait tous les malades et les pauvres qu’on lui amenait. L’Archevêque de Grenade lui ayant reproché de recevoir des vagabonds et des méchants, il répondit : je ne connais dans mon hôpital d’autres pécheurs que moi.

Ici vint un jour sainte Thérèse, une des plus pures gloires de l’Espagne.

Elle n’est pas seulement la plus célèbre des contemplatives ; mais elle occupe une place distinguée parmi les écrivains ascétiques, et ses ouvrages témoignent autant de sa brillante intelligence que de sa sainteté.

M. Renan lui-même la déclare admirable, et M. Ernest Hello fait observer qu’elle partage avec saint Augustin le privilége d’être estimée par les gens du monde. Pourquoi ? Évidemment parce qu’elle a été mondaine elle-même, à une certaine époque de sa vie.

Ce fut saint Pierre d’Alcantara, une autre gloire espagnole, qui lui ouvrit les yeux, et fit la lumière dans son âme.