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Alors il s’attacha à nos pas, parlant tantôt l’espagnol, tantôt le français, et tantôt l’anglais. Nous montâmes en voiture pour nous rendre à la cathédrale, et nous lui dîmes adieu ; mais quand nous descendîmes à la porte de l’église, il y était déjà et nous attendait.

Il souleva la portière du vestibule, nous accompagna dans la cathédrale, nous fit ouvrir la chapelle royale et la sacristie, et nous donna même des renseignements et des explications qui ne manquaient pas d’exactitude.

La cathédrale est un édifice très imposant par ses vastes proportions. Les piliers des nefs, qui ressemblent à des tours, portent les voûtes à une hauteur immense, et se divisent au sommet en faisceaux de colonnes qui soutiennent des arcs puissants.

La façade extérieure du chœur est d’une grande richesse en marbres et en statues. Celles-ci ne sont pas peintes comme dans presque toutes les églises d’Espagne ; on leur a laissé la blancheur du marbre, sauf les yeux qui sont peints en noir comme des yeux andalous. Dans le fond du chœur, au-dessus de l’autel principal, et sur les grands panneaux encadrés par les pilastres se détachent six grandes peintures d’Alonzo Cano, l’un des grands artistes de l’Espagne.

Dans une des chapelles latérales, nous avons beaucoup admiré le rétable de l’autel ; c’est un bas-relief en marbre représentant l’archange Saint-Michel foudroyant Lucifer, une œuvre magistrale de Berruguete.

Mais ce qui fait le principal intérêt de cette église c’est la chapelle royale contenant les tombeaux de Ferdinand et Isabelle, et ceux de Philippe I leur fils, et