Page:Roussel - Impressions d Afrique (1910).djvu/352

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XV


Il y avait à Éjur un spécimen de captivante originalité représenté par Fogar, le fils aîné de l’empereur.

À peine âgé de quinze ans, cet adolescent nous étonnait tous par son étrangeté parfois terrifiante.

Attiré vers le surnaturel, Fogar avait reçu de la bouche du sorcier Bachkou diverses recettes de magie qu’il avait ensuite perfectionnées à sa manière.

Poète d’instinct comme son père, le jeune homme aimait passionnément la nature. L’océan surtout exerçait sur son esprit un charme irrésistible. Assis sur la plage, il passait des heures à contempler les flots changeants, en rêvant aux secrètes merveilles enfouies dans les abîmes