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toutes les qualités de l’officier général ; il est généralement aimé ; il mérite de l’être. M. de Bourlamaque suffit pour seconder M. le chevalier de Lévis. »

Qui avait tort ? Qui avait raison de M. de Vaudreuil ou de M. de Montcalm ?

Probablement tous les deux à la fois.

Dans tous les cas, nous n’avons pas la prétention de trancher la question. Il est un fait certain cependant : c’est que si, tous deux, étaient animés des meilleurs intentions du monde, l’entourage immédiat de M. de Vaudreuil, composé en grande partie de ceux qui avaient intérêt dans la perte de la colonie afin de cacher leurs malversations. — Bigot et ses satellistes — devaient chercher par tous les moyens possibles à desservir le général de Montcalm dans l’esprit du gouverneur.

Celui-ci, qui était avant tout un honnête homme, en eût la présomption, ce qui l’engagea, à envoyer auprès de M. de Montcalm une personne sur la foi, l’honnêteté et le dévouement de laquelle il put compter.

M. de Vaudreuil chargea Louis Gravel, son deuxième secrétaire, de cette mission délicate. C’est même en partie pour justifier sa présence auprès de M. de Montcalm qu’il l’attacha au régiment du Béarn. Brave, franc, sérieux, ins-