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vol H9

Italie, où l’on fait autant de cas d’un beau Bas-DcfTus que de la Voix la plus aij ;ur . il fc trouve parmi les femmes de trcs-belles Voix graves qu’ils appellent Contralu. & dcncs-belks Voix aigucs qu’ils appellent Soprani ;a^ contraire .en Voix d’hommes récitantes , ils n ont que des Tenon : de forte que s’il n’y a qu’un caraâère do Voix de femmes dans nos Opéra, dans le. leurs il n’y a qu’un caradcre de To/.r d hommes. A regard des Chaurs . W généralement les Parties en font d.QnbuéeS en Italie comme en France . c’eft un ufagc univerfel . ma.s arbitraire . qui n’a point de fondement naturel. D’ailleurs n’adm.rc-t on pas en pluHeurs lieux . & fingulicrement à Venife . de très-belles Mufiques a grand Chœur . exécutées uniquement par de jeunes filles ? I I I. Le trop grand cloignement des Voix entr’elles . qui leur fait à toutes excéder leur portée . oblige fouvent d’en fubdivifcr pl"<’eurs. Ceft ainfi qu’on divife les Baifes en Balle-Contres & : BafTe- 1 ail.es . les Tailles en Haute-Tailles & Concordans. les DeiTus en premiers & féconds : mais dans tout cela on n’apperçDit rien de l.xe .rien de réglé fur quelque principe. L’efprit général des Compodtcurs François eft toujours de forcer les Voix pour les faire crier plutôt que chanter : c’efl : pour cela qu’on paroit aujourd’hui fe borner aux BalTes & Haure-Contres qui font dans les deux extrêmes. A l’égard de la Taille . Partie fi naturelle à l’homme qu’on l’appelle Voix humaine par excellence .elle elt déjà bannie de nos Opéra où l’on ne veut rien de naturel ; & par la même raifon elle ne tardera pas à l’être de toute la Mufique Françoife.

On diftingue encore les Voix par beaucoup d’airrcs différences que celles du grave à l’aigu. Il y a des Voix fortes dont les Sons font forts 8c bruyans, des Voix douces dont les Sons font doux & fiiîtés , de grandes Voix qui ont beaucoup d’étendue . de belles Voix dont les Sons font pleins . juftes & : harmonieux ; il y a auflî les contraires de tout cclo. Il y a des Voix dures & pefantes ; il y a des Voix flexiWles & légères ; il y en a dont les beaux Sons font inégalement diftribués , aux luies dans le haut . à d’autres dans le Médium . à d’autres dans le bas ; il y a aufli des Foi* égales, qui font fentir le même Tymbre dans toute leur étendue. Ceft au Compoûteur à tirer parti de chaque Voix , par ce q’.ic A aa a