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même un rouleau de papier dont le Maître de Musique se sert dans un Concert pour régler le mouvement & marquer la Mesure & le Tems. (Voyez BATTRE LA MESURE.)

À l’Opéra de Paris il n’est pas question d’un rouleau de papier, mais d’un bon gros BÂTON de bois bien dur, dont le Maître frappe avec forcé pour être entendu de loin.

BATTEMENT, s. m. Agrément du Chant François, qui consiste à élever & battre un Trill sur une Note qu’on a commencée uniment. Il y a cette différence de la Cadence au Battement, que la Cadence commence par la Note supérieure à celle sur laquelle elle est marquée ; après quoi l’on bat alternativement cette Note supérieure & la véritable : au lieu que le Battement commence par le son même de la Note qui le porte ; après quoi l’on bat alternativement cette Note & celle qui est au-dessus. Ainsi ces coups de gosier, mi re mi re mi re ut ut sont une Cadence ; & ceux-ci, re mi re mi re mi re ut re mi, sont un Battement.

BATTEMENS au pluriel. Lorsque deux Sons forts & soutenus, comme ceux de l’Orgue, sont mal d’accord & dissonent entre eux à l’approche d’un Intervalle consonnant, ils forment, par secousses plus ou moins fréquentes, des renflemens de son qui sont, à-peu-près, à l’oreille, l’effet des battemens du pouls au toucher ; c’est pourquoi M. Sauveur leur a aussi donne le nom de Battemens. Ces Battemens deviennent d’autant plus fréquens que l’Intervalle approche plus de la justesse, & lorsqu’il y parvient, ils se confondes avec les vibrations du Son.

M. Serre prétend, dans ses Essais sur les Principes de