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du larynx qui affecte la totalité & la substance même du Son."

Quoique cette explication soit très-nette & très-philosophique, elle laissé, à mon avis, quelque chose à desirer, & ce caractere d’ondulation, donne par le balancement du larynx, à la Voix de Chant, ne me paroît pas lui être plus essentiel que la marche par sauts, & le séjour sur les Tons, qui, de l’aveu de M. Duclos, ne sont pas pour cette Voix des caracteres spécifiques.

Car, premiérement, on peut, à volonté, donner ou ôter à la Voix cette ondulation quand on chante, & l’on n’en chante pas moins quand on file un Son tout uni sans aucune espece d’ondulation. Secondement, les Sons des Instrumens. ne différent en aucune sorte de ceux de la Voix chantante, quant à leur nature de Sons musicaux, & n’ont rien par eux-mêmes de cette ondulation. Troisiémement cette ondulation se forme dans le Ton & non dans le Timbre ; la preuve en est que, sur le Violon & sur d’autres Instrumens, on imite cette ondulation, non par aucun balancement semblable au mouvement supposé du larynx, mais par un balancement du doigt sur la Corde, laquelle, ainsi raccourcie & ralongée alternativement & presque imperceptiblement, rend deux Sons alternatifs à mesure que le doigt se recule ou s’avance. Ainsi, l’ondulation, quoi qu’en dite M. Dodart, ne consiste pas dans un balancement très-léger du même Son, mais dans l’alternation plus ou moins fréquente de deux Sons très-voisins, & quand les Sons sont trop éloignés, & que les secousses alternatives sont trop rudes, alors l’ondulation devient chevrottement.