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corde, & vienne finir en tournant & adoucissant sur la Chanterelle. Si les doigts ne s’arrangeoient sur les cordes que successivement, ou qu’on donnât plusieurs coups d’Archet, ce ne seroit plus Arpéger ; ce seroit passer très-vite plusieurs Notes de suite.

Ce qu’on fait sur le Violon par nécessité, on le pratique par goût sur le Clavecin. Comme on ne peut tirer de cet Instrument que des Sons qui ne tiennent pas, on est obligé de les refrapper sur des Notes de longue durée. Pour faire durer un Accord plus long-tems, on le frappe en Arpégeant, commençant par les Sons bas, & observant due les doigts qui ont frappé les premiers ne quittent point leurs touches que tout l’Arpège ne sois achevé, afin que l’on puisse entendre à la fois tous les Sons de l’Accord. (Voyez ACCOMPAGNEMENT.)

Arpeggio est un mot Italien qu’on a francisé dans celui d’Arpège. Il vient du mot Arpa, à cause que c’est du jeu de la Harpe qu’on a tiré l’idée de l’Arpégement.

ARSIS & THESIS. Termes de Musique & de Prosodie, Ces deux mots sont Grecs. Arsis vient du Verbe αιρω, tollo, j’éleve, & marque l’élévation de la voix ou de la main, l’abaissement qui suit cette élévation est ce qu’on appelle θξσις, depositio, remissio.

Par rapport donc à la Mesure, per Arsin signifie, en levant, ou durant le premier tems ; per Thesin, en baissant, ou durant le dernier tems. Sur quoi l’on doit observer que notre maniere de marquer la Mesure est contraire à celle des Anciens ; car nous frappons le premier tems & levons