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sonore qui frémir, sonne ; & ce son sera nécessairement à l’Unisson de celui de la Corde A.

Par la même raison, l’Octave aiguë frémira & résonnera aussi, mais moins fortement que l’Unisson ; parce que la coincidence des Vibrations, & par conséquent l’impulsion de l’air, y est moins fréquente de la moitié : elle l’est encore moins dans la Douzieme ou Quinte redoublée, & moins dans la Dix-septieme ou Tierce majeure triplée, derniere des Consonnances qui frémisse & résonne sensiblement & directement : car quant à la Tierce mineure & aux sixtes, elles ne résonnent que par combinaison.

Toutes les fois que les nombres des Vibrations dont deux Cordes sont susceptibles en tems égal sont commensurables, on ne peut douter que le Son de l’une ne communique à l’autre quelque ébranlement par l’aliquote commune ; mais cet ébranlement n’étant plus sensible au-delà des quatre Accords précédens, il est compté pour rien dans tout le reste.

(Voyez CONSONNANCE.)

Il paroît, par cette explication, qu’un Son n’en fait jamais résonner un autre qu’en vertu de quelque Unisson ; car un Son quelconque donne toujours l’Unisson de ses aliquotes ; mais comme il ne sauroit donner l’Unisson de ses multiples, il s’ensuit qu’une Corde sonore en mouvement n’en peut jamais faire résonner ni frémir une plus grave qu’elle. Sur quoi l’on peut juger de la vérité de l’expérience dont M. Rameau tire l’origine du Mode mineur.

UNISSONI. Ce mot Italien, écrit tout au long ou en abrégé dans une Partition sur la Portée vide du second