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Comma majeurs ; & par celui-ci il l’excede seulement du Comma de Pythagore.

Mais il faut que le même Son mi, qui fait la Quinte de la, serve encore à faire la Tierce majeure d’ut ; il faut que le même si Dièse, qui forme la douzieme Quinte de ce même ut, en fasse aussi l’Octave, & il faut enfin que ces différens Accords concourent à constituer le Systême général sans multiplier les Cordes. Voilà ce qui s’exécute au moyen du Tempérament.

Pour cela 1º. on commence par l’ut du milieu du Clavier, & l’on affoiblit les quatre premieres Quintes en montant, jusqu’à ce que la quatrieme mi fasse la Tierce majeure bien juste avec le premier Son ut ; ce qu’on appelle la premiere preuve. 2º. En continuant d’accorder par Quintes, dès qu’on est arrivé sur les Dièses, on renforce un peu les Quintes, quoique les Tierces en souffrent, & quand on est arrivé au sol Dièse, on s’arrête. Ce sol Dièse doit faire, avec le mi, une Tierce majeure juste ou du moins souffrable ; c’est la seconde preuve. 3º. On reprend l’ut & l’on accorde les Quintes au grave ; savoir, fa, si Bémol, &c. foibles d’abord ; puis les renforçant par Degrés, c’est-à-dire, affoiblissant les Sons jusqu’à ce qu’on soit parvenu au re Bémol, lequel, pris comme ut Dièse, doit se trouver d’accord & faire Quinte avec le sol Dièse, auquel on s’étoit ci-devant arrêté ; c’est la troisieme preuve. Les dernieres Quintes se trouveront un peu fortes, de même que les Tierces majeures ; c’est ce qui rend les Tons majeurs de si Bémol & de mi Bémol sombres & même un peu durs. Mais cette dureté sera supportables