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non comme les poids tendans, mais en raison sous-double de ces mêmes poids.

Enfin l’on inventa le Monocorde, appellé par les Anciens, Canon Harmonicus, parce qu’il donnoit la regle des divisions Harmoniques. Il faut en expliquer le principe.

Deux Cordes du même métal égales & également tendues forment un Unisson parfait en tout sens : si les longueurs sont inégales, la plus courte donnera un Son plus aigu, & sera aussi plus de vibrations dans un tems donne ; d’où l’on conclud que la différence des Sons du grave à l’aigu ne procede que de celle : des vibrations faites dans un même espace de tems par les Cordes ou corps sonores qui les font entendre ; ainsi l’on exprime les rapports des Sons par les nombres des vibrations qui les donnent.

On fait encore, par des expériences non moins certaines, que les vibrations des Cordes, toutes choses d’ailleurs égales, sont toujours réciproques aux longueurs. Ainsi, une Corde double d’une autre ne sera, dans le même tems, que la moitié du nombre des vibrations de celle-ci ; & le rapport des Sons qu’elles feront entendre s’appelle Octave. Si les Cordes sont comme 3 & 2, les vibrations seront comme 2 & 3 ; & le rapport des Sons s’appellera Quinte, &c. (Voy. INTERVALLE.)

On voit par-là qu’avec des Chevalets mobiles il est aise de former sur une seule Corde des divisions qui donnent des Sons dans tous les rapports possibles, soit entr’eux, soit avec la Corde entiere. C’est le Monocorde dont je viens de parler. (Voyez MONOCORDE.)