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comme eux par des Harmoniques essentiels au Mode, mais par une Gamme entiere qui lui est propre, tant en montant qu’en descendant ; en sorte que dans nos deux Modes la Gamme est donnés par les Accords, & que dans le Mode mixte les Accords sont donnés par la Gamme.

La formule de cette Gamme est dans la succession ascendante & descendante des Notes suivantes :

Mi Fa Sol La Si Ut Re Mi ;

dont la différence essentielle est, quant à la Mélodie, dans la position des deux semi-Tons, dont le premier se trouvé entre la Tonique & la seconde Note, & l’autre entre la cinquieme & la sixieme ; &, quant a l’Harmonie, en ce qu’il porte sur sa Tonique la Tierce mineure, en commençant, & majeure en finissant, comme on peut le voir, (Pl. L. Fig. 5.) dans l’Accompagnement de cette Gamme, tant en montant qu’en descendant, tel qu’il a été donne par l’Auteur, & exécuté au Concert Spirituel le 30 Mai 1751.

On objecte au Sieur de Blainville que son Mode n’a ni Accord, ni corde essentielle, ni cadence qui lui soit propre, & le distingue suffisamment des Modes majeur ou mineur. Il répond à cela que la différence de son Mode est moins dans l’Harmonie que dans la Mélodie, & moins dans le Mode même que dans la Modulation ; qu’il est distingué dans ton commencement du Mode majeur, par sa Tierce mineure, & dans sa fin du Mode mineur par sa Cadence plagale. À quoi l’on réplique qu’une Modulation qui n’est pas exclusive ne suffit pas pour établir un Mode