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renversée de l’aigu au grave ; ou mixte ; c’est-à-dire, composée de l’une & de l’autre. La deuxieme, appellée Agogé, marche alternativement par Degrés disjoints en montant, & conjoints en descendant, ou au contraire. La troisieme, appellée Petteia, par laquelle il discerne & choisit les Sons qu’il faut rejetter, ceux qu’il faut admettre, & ceux qu’il faut employer le plus fréquemment.

Aristide Quintilien devise toute la Mélopée en trois especes qui se rapportent à autant de Modes, en prenant ce dernier nom dans un nouveau sens. La premiere espece étoit l’Hypatoide, appellée ainsi de la corde Hypate, la principale ou la plus basse, parce que le Chant régnant seulement sur les Sons graves ne s’éloignoit pas de cette corde, & ce Chant étoit approprié au Mode tragique. La seconde espece étoit la Mésoide, de Mése, la corde du milieu, parce que le Chant régnoit sur les Sons moyens, & celle-ci répondoit au Mode `Nomique, consacré à Apollon. La troisieme s’appelloit Nétoide, de Nete, la derniere corde ou la plus haute ; son Chant ne s’étendoit que sur les Sons aigus & constituoit le Mode Dithyrambique ou Bachique. Ces Modes en avoient d’autres qui leur étoient subordonnés & varioient la Mélopée ; tels que l’érotique ou amoureux, le Comique, l’Encômiaque destiné aux louanges.

Tous ces Modes étant propres à exciter ou calmer certaines passions, influoient beaucoup sur les mœurs ; & par rapport à cette influence, la Mélopée se partageoit encore en trois Genres ; savoir. 1. Le Systaltique, ou celui qui inspiroit les passions tendres & affectueuses, les passions tristes &