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celles du tems durant lequel il ne se fait aucun changement sensible & régulier dans la Nature, comme il ne s’en fait point d’ apparent sur la Scene durant l’Entr’acte. Or ce tems est, dans sa plus grande étendue, à-peu-près de douze heures, qui sont la durée moyenne d’un jour ou d’une nuit. Passé cet espace, il n’y a plus de possibilité ni d’illusion dans la durée supposée de l’ Entr’acte.

Quant à la durée réelle, elle doit être, comme je l’ai dit, proportionnée & à la durée totale de la représentation, & à la durée partielle & relative de ce qui se passe derriere le Théâtre. Mais il y a d’autres bornes tirées de la fin générale qu’on se propose ; savoir, la mesure de l’ attention : car on doit bien se garder de faire durer l’Entr’acte jusqu’à laisser le Spectateur tomber dans l’engourdissement & approcher de l’ennui. Cette mesure n’ a pas, au reste, une telle précision par elle-même, que le Musicien qui a du feu du génie & de l’ ame, ne puisse, à l’aide de son Orchestre, l’étendre beaucoup plus qu’un autre.

Je ne doute pas même qu’il n’y ait des moyens d’abuser le Spectateur sur la durée effective de l’Entr’acte, en la lui faisant estimer plus ou moins grande par la maniere d’ entrelacer les caracteres de la Symphonie : mais il est tems de finir cet article qui n’est déjà que trop long.

ENTRÉE ; s. f. Air de Symphonie par lequel débute un Ballet.

Entrée se dit encore à l’Opéra, d’un Acte entier, dans les Opéra-Ballets dont chaque Acte forme un sujet séparé. L’Entrée de Vertumne dans les Elémens. L’Entrée des Incas dans les Indes Galantes.