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descendre diatoniquement, ou deux, ou trois. On indique cela par autant de points l’un sur l’autre, qu’il faut descendre de doigts. Les doigts qui doivent descendre par préférence sont indiqués par la mécanique, les Dièses ou Bémols qu’ils doivent faire sont connus par le Ton ou substitués dans les Chiffres aux points correspondans : ou bien, dans le Chromatique & l’Enharmonique, on marque une petite ligne inclinée en descendant ou en montant depuis la libre d’une Note connue pour marquer qu’elle doit descendre ou monter d’un semi-Ton. Ainsi, tout est prévu, & ce petit nombre de Signes suffit pour exprimer toute bonne Harmonie possible.

On sent bien qu’il faut supposer ici que toute Dissonance se sauve en descendant ; car s’il y en avoit qui se dussent sauver en montant, s’il y avoit des marches de doigts ascendantes dans des Accords dissonans, les points de M. Rameau seroient insuffisance pour exprimer cela.

Quelque simple que soit cette méthode, quelque favorable qu’elle paroisse pour la pratique, elle n’a point eu de cours ; peut-être a-t-on cru que les Chiffres de M. Rameau ne corrigeoient un défaut que pour en substituer un autre : car s’il simplifie les Signes, s’il diminue le nombre des Accords, non-seulement il n’exprime point encore la véritable Harmonie fondamentale ; mais il rend, de plus, ces Signes tellement dépendans les uns des autres, que si l’on vient à s’égarer ou à se distraire un instant, à prendre un doigt pour un autre, on est perdu sans ressource, les points ne signifient plus rien, plus de moyen de se remettre jusqu’à un nouvel Accord parfait. Mais avec tant de raisons de préférence