Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t9.djvu/144

Cette page n’a pas encore été corrigée

nous restent. Mais dans ces sortes de Chansons mêmes, on voyoit encore briller cet amour de la Patrie & de la liberté dont tous les Grecs étoient transportés.

"Du vin & de la santé, dit une de ces Chansons, pour ma Clitagora & pour moi, avec le secours des Thessaliens." C’est qu’outre que Clitagora étoit Thessalienne, les Athéniens avoient autrefois reçu du secours des Thessaliens, contre la tyrannie des Pisistratides.

Ils avoient aussi des Chansons pour les diverses professions. Telles étoient les Chansons des Bergers, dont une espece appellée Bucoliasme, étoit le véritable Chant de ceux qui conduisoient le bétail ; & l’autre, qui est proprement la Pastorale, en étoit l’agréable imitation : la Chanson des Moissonneurs, appellée le Lytierse, du nom d’un fils de Midas, qui s’occupoit par goût à faire la moisson : la Chanson des Meuniers appellée Hymée, ou Epiaulie ; comme celle-ci tirée de Plutarque ; Moule, meule, moulez : car Pittacus qui regne dans l’auguste Mitylene, aime à moudre ; parce que Pittacus étoit grand mangeur : la Chanson des Tisserands, qui s’appelloit Eline : la Chanson Yule des Ouvriers en laine : celle des Nourrices, qui s’appelloit Catabaucalèse ou Nunnie : la Chanson des Amans, appellée Nomion : celle des femmes, appellée Carlyce ; Harpalice, celle des filles. Ces deux dernieres, attendu le sexe, étoient aussi des Chansons d’amour.

Pour des occasions particulieres, ils avoient la i des noces, qui s’appelloit, Hyménée, Epithalame : la Chanson de Datis, pour des occasions joyeuses : les lamentations,