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ceptacle. Ces mots rendent pourtant des idées fort différentes. Le réceptacle eſt la partie par ou le fruit tient à la plante. Le placenta eſt la partie par où les ſemences tiennent au péricarpe. Il eſt vrai que quand les ſemences ſont nues, il n’y a point d’autre placenta que le réceptacle ; mais toutes les fois que le fruit eſt angiosperme, le réceptacle & le placenta ſont différens.

Les cloiſons (diſſepimenta) de toutes les capſules à pluſieurs loges ſont de véritables placentas, & dans des capſules uniloges, il ne laiſſe pas d’y avoir ſouvent des placentas autres que le péricarpe.

PLANTE. Production végétal compoſée de deux parties principales, ſavoir la racine par laquelle elle eſt attachée à la terre ou à un autre corps dont elle tire ſa nourriture, & l’herbe par laquelle elle inſpire & reſpire l’élément dans lequel elle vit. De tous les végétaux connus, la Truffe eſt preſque le ſeul qu’on puiſſe dire n’être pas plante.

PLANTES. Végétaux diſſéminés ſur la ſurface de la terre pour la vêtir & la parer. Il n’y a point d’aſpect auſſi triſte que celui de la terre nue ; il n’y en à point d’auſſi riant que celui des montagnes couronnées d’arbres, des rivieres bordées de bocages, des plaines tapiſſées de verdure, & des vallons émailles de Fleurs.

On ne peut diſconvenir que les plantes ne ſoient des corps organiſés & vivans, qui ſe nourriſſent & croiſſent par intusſuſception, & dont chaque partie poſſede en elle-même une vitalité iſolée & indépendante des autres, puiſqu’elles ont la faculté de ſe reproduire[1].

  1. Cet article ne paroît pas achevé non plus que beaucoup d’autres, quoiqu’on ait raſſemblé, dans les trois paragraphes ci-deſſus qui compoſent celui-ci, trois morceaux de l’Auteur tous ſur autant de chiffons.