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L’aîné a exécute à-peu-près cette entrepriſe dans les trois volumes in-folio qu’on a imprimés après ſa mort, & il y a joint une critique ſi juſte, qu’il s’eſt rarement trompé dans ſes ſynonymies.

Le plan de ſon frere étoit encore plus vaſte, comme il paroît par le premier volume qu’il en a donne & qui peut faire juger de l’immenſité de tout l’ouvrage, s’il eût en le tems de l’exécuter ; mais au volume près dont je viens de parler, nous n’avons que les titres du reſte dans ſon pinax, & ce pinax, fruit de quarante de travail eſt encore aujourd’hui le guide de tous ceux qui veulent travailler ſur cette matiere & conſulter les anciens auteurs.

Comme la nomenclature des Bauhins n’étoit formée que des titres de leurs chapitres, & que ces titres comprenoient ordinairement pluſieurs mots, de-là vient l’habitude de n’employer pour noms de plantes que des phraſes louches aſſez longues, ce qui rendoit cet nomenclature non-ſeulement traînante & embarraſſante, mais pédanteſque & ridicule. Il y auroit à cela, je l’avoue, quelque avantage, ſi ces phraſes avoient été mieux faites ; mais compoſées indifféremment des noms des lieux d’où venoient ces plantes, des noms des gens qui les avoient envoyées, & même des noms d’autres plantes avec leſquelles on leur trouvoit quelque ſimilitude, ces phraſes