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est pas moins acquise que ma reconnoissance vous est dûe. Mais de grâce ne rendez pas là-dessus une troisième explication nécessaire ; car elle seroit la dernière bien surement.

Vous trouverez ci-jointe la copie de la lettre de remercîment que M. C**. m’a écrite. Comment se peut-il qu’avec un cœur si aimant & si tendre je ne trouve partout que haine & que malveillans ? Je ne puis là-dessus me vaincre ; l’idée d’un seul ennemi quoiqu’injuste, me fait sécher de douleur. Genevois, Genevois, il faut que mon amitié pour vous me coûte à la fin la vie.

LETTRE À Mr. D. P......u.

..... 31 Décembre 1764.

Votre lettre m’a touché jusqu’aux larmes. Je vois que je ne me suis pas trompé, & que vous avez une ame honnête. Vous serez un homme précieux à mon cœur. Lisez l’imprimé ci-joint.*

[*Le libelle intitulé : Sentimens des Citoyens.] Voilà, Monsieur, à quels ennemis j’ai à faire ; voilà les armes dont ils m’attaquent. Renvoyez - moi cette pièce quand vous l’aurez lue ; elle entrera dans les monumens de l’histoire de ma vie. Ô ! quand un jour le voile sera tiré, que la postérité m’aimera ! qu’elle bénira ma mémoire ! Vous, aimez-moi maintenant, & croyez que je n’en suis pas indigne. Je vous embrasse.