Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t15.djvu/586

Cette page n’a pas encore été corrigée

le plus sanglant des affronts, en lui refusant le bon-sens.

Mais me voici parvenu à un article de la lettre de M. D. L. B. qui me paroît vraiment embarrassant pour vous. C’est sa réponse aux défis que vous lui faites.

1°. De prouver que la notice qu’il a donnée de la vie de Rousseau, soit tirée d’un manuscrit de sa main, & signé par

lui.*

[*Ce n’est point là le défi que j’ai fait à M. D. L. B. parce que ce n’est point là l’assertion qu’il a avancée dans l’Essai sur la musique. Il y dit, tout ceci est tiré d’une vie de Rousseau que nous avons sous les yeux, faite par lui & écrite de sa main. Voilà ce que je l’ai défié, & ce que je le défie encore de prouver. Il dit dans sa lettre : J’affirme que ce manuscrit est entiérement de sa main & signé par lui. Ceci est autre chose. La premiere version de M. D. L. B. présente l’idée d’un ouvrage aussi complet que peut l’être la vie d’un homme écrite par lui-même ; l’idée du récit fidele de tous les événemens auxquels il a eu part, de quelque maniere que ce soit ; de l’exposé de sa conduite par rapport aux autres, & de la conduite des autres par rapport à lui ; du détail de toutes les circonstances où il s’est trouvé, excepté celles qui ont accompagné ses derniers momens ; enfin d’un ouvrage, tel que les Confessions de Jean-Jaques. Voilà ce que j’ai nié, & ce que je nie encore qu’ait M. D. L. B. Sa seconde version, à la

dénomination de manuscrit près, qui y est assez mal-à-propos placée, n’annonce qu’une lettre, qui ne rend compte que de quelques particularités relatives à un court espace de la vie de son auteur ; & je suis convenue dans l’Errata qu’il étoit possible que M. D. L. B. eût de Rousseau, quelque chose de ce genre. Ainsi M. D. L. B. quoi qu’il en dise, ne répond pas à mon premier défi ; il l’élude. Note de l’Auteur-femelle.]

2°. De prouver ce qu’il a aussi avancé dans la même notice, que, tandis que Rousseau prêchoit la vertu, la paix, la charité, &c. il faisoit sourdement tous ses efforts auprès des Genevois pour qu’ils forçassent Voltaire à quitter sa maison des Délices, &c.